L’aventure a démarré par la rencontre de deux assistantes sociales confrontées quotidiennement aux problèmes d’intégration et de deux étrangères résidant en Suisse depuis quelques années. Elles ont alors constitué un petit groupe de travail pour réfléchir aux problèmes rencontrés par les femmes migrantes. Pour cela, elles se sont inspirées des expériences de centres tels que Camille Martin à Genève (actuellement Camarada) et Appartenances à Lausanne.
Très vite des bénévoles, motivées par ce projet, se sont jointes à elles. Environ deux cents personnes ont été informées et sollicitées à participer concrètement ou financièrement à la création de l’association. Les réponses ont été encourageantes et les contributions financières reçues ont permis d’aller de l’avant, si bien qu’à la fin du mois de mai 1994 un premier cours de français et un cours de santé ont débuté. Le 1er juin, l’Assemblée générale constitutive, au vu de la nombreuse participation de femmes étrangères et suisses, a confirmé le vif intérêt et la nécessité de créer un centre tel que RECIF. Restait à en définir ses différentes activités. Le 14 septembre 1994, une rencontre a été organisée avec pour but d’accueillir les demandes des femmes étrangères et d’y répondre selon les offres qui s’avéraient disponibles. A la fin de cette soirée, les animatrices pouvaient envisager la création de cinq cours de français différents, un atelier de couture, un atelier de gymnastique, un atelier de découvertes de la région et la poursuite d’un cours d’hygiène et santé pour les femmes kurdes.
RECIF crée aussi des ponts vers l’extérieur et c’est ainsi que le prix « Salut l’étranger » nous a été attribué en 1995. Nous étions présentes au Congrès des femmes suisses à Berne en janvier 1996 et chaque année nous participons à la Journée des Réfugiés et à la Journée mondiale contre le racisme. Notre premier lieu de rencontres et d’échanges était situé dans l’ancienne brasserie Müller où nous occupions deux pièces puis, en avril 1995, l’association a pu emménager dans de nouveaux locaux de la Ville, au Passage Max de Meuron 8, où elle disposait de quatre pièces. Vu l’ampleur des activités, il s’est avéré nécessaire d’engager une animatrice-coordinatrice, dès le mois de février 1996. Depuis mars 1997, nous nous sommes installées à Serrières dans l’ancien cercle, rue Coquemène 1. Puis dès avril 2011 à la Cassarde 22.
Bien qu’une étude du Service de la Cohésion multiculturelle (Bureau du délégué aux étrangers à cette époque) ait déjà démontré depuis 1997, l’intérêt d’un lieu d’intégration spécifique aux femmes à La Chaux-de-Fonds il faut attendre jusqu’en 2000 pour que le Conseil d’Etat donne mandat à RECIF d’étendre son activité dans le haut du canton. Pour ce faire, RECIF décida de réaliser une enquête auprès des structures en lien avec les migrantes. Celle-ci montra que malgré la densité du tissu social, une forte demande existait pour trois besoins : des cours de français, une crèche et un lieu d’accueil et d’écoute. Forte de cette réalité, une nouvelle association est créée le 4 février 2003. Elle s’appelle HAUT RECIF et si une étroite collaboration est prévue avec RECIF, les 2 associations sont indépendantes.
Ce n’est que le 2 octobre 2008, que RECIF et HAUT RECIF, ayant chacune acquise leur propre identité et réalisant les avantages d’une seule et unique structure, décide de fusionner reprenant toutes les deux le nom de RECIF, ainsi qu’un logo commun.
Depuis la fusion, RECIF Neuchâtel et RECIF La Chaux-de-Fonds collaborent étroitement, main dans la main, en essayant d’unifier l’offre des activités tout en respectant les spécificités de chaque centre. Cette collaboration est un moteur puissant qui stimule la circulation d’idées et de projets et qui façonne notre association telle que vous la connaissez aujourd’hui.